« Le black-out est souvent associé à une consommation excessive et rapide d’alcool, qui entraîne une perturbation importante de la fonction cognitive ». Les phénomènes de black-out sont bien connus dans les neurosciences. Mais ils ne surviennent pas uniquement lors de la consommation d’alcool ou de stupéfiants. Le surmenage ou encore la submersion émotionnelle peuvent aussi amener à des black-out. Cela s’apparente à des phénomènes de dissociation, comme si on n’était plus présent dans son corps. C’est comme si l’activité « cortexienne » disparaissait pour laisser place au reptilien (perte de conscience). Mode animal/survie activé…
J’ai le sentiment que je m’en suis rapproché…
C’était un jour de la semaine en octobre 2023. Un jour « off » où j’allais rencontrer une amie pour le déjeuner. Je me réjouissais d’avance. Cela faisait très longtemps que je ne l’avais pas vue et très longtemps que je ne prenais pas le temps de prendre le temps et de m’offrir un moment pour l’amitié, pour le partage tout simplement.
Je suis dans le métro parisien. À Nation, point névralgique important où il y a des terminus, des croisements de lignes, j’apprends que la ligne qui me dirigeait vers mon amie est fermée.
Pas grave, je regarde une autre option et c’est assez simple, il y aura juste un peu de marche (cela me ferait le plus grand bien, d’autant plus que je suis largement en avance). Les couloirs de Nation sont plutôt déserts et je prends tranquillement mon métro. Au bout de 3 stations, je me rends compte qu’il se passe quelque chose. Trou noir. Je ne sais pas ce qui se passe. Où est ma station ? Elle n’est pas sur l’affichage de ma rame, il y a une erreur. Je cherche ma station sur l’affichage et je ne la trouve pas. Mais que se passe-t-il?!
5, 6 stations et là, je réalise, tout simplement, que je me suis trompé de ligne et que je m’entête à la trouver quelque part dans un monde parallèle qui n’est que dans ma tête!
Paniquée et perturbée, j’appelle mon amie pour lui faire part de mon retard.
Une fois arrivée à destination, pluie torrentielle. Ah non ! Je continue, et j’arrive trempée et grelottante à mon rendez-vous. Je passe finalement un bon moment, même si il est plus court que prévu. Et je prends aussi conscience qu’il est temps de… revoir mon navigateur interne, de l’actualiser. Il est fatigué et saturé, mais suffisamment conscient, encore. Que ce trou noir était une alerte pour ne pas arriver au black-out…
Je remercie la vie pour cette alerte et pour ce « réveil » !
Je suis dans l’accompagnement et je prends conscience que c’est moi que je dois réconforter, aider, dont je dois prendre soin pour retrouver notamment mon « sens » (mon GPS interne).
J’ai depuis entrepris la démarche de l’Ikigaï, issue de la philosophie japonaise et née au XII siècle à Okinawa, « iki » signifiant « vie » et « gai » pouvant se traduire par « la joie de vivre », « la raison d’être », « la valeur d’existence ». Ce n’est pas une méthode pour atteindre des objectifs mais une manière de faire le chemin, de trouver les valeurs et le sens… Une boussole.
Je me suis appliqué à faire vivre cette philosophie dans mon quotidien grâce à ces 5 piliers (selon ken Mogi, neuroscientifique, qui a écrit le petit livre de l’Ikigaï) :
- Commencer pas à pas, débuter petit
- Se libérer des contraintes
- Harmonie et durabilité
- Profiter des petites choses
- Se concentrer sur l’ici et le maintenant
Cela fait presque une année que cet évènement est arrivé au moment où j’écris ces mots.
Ce n’est pas facile tous les jours d’appliquer ces 5 piliers, surtout dans notre monde moderne où le temps presse, mais cela m’a apaisé et recentré.
Je vous donnerais quelques exemples prochainement.
Cet évènement est une des raisons de mon long silence sur les réseaux.
Et cette fois, promis : à très bientôt…