Rien de biblique, rien de palpitant, la révélation à moi-même.
Je me souviens très bien de ce soir-là devant mon miroir. Je regarde mon reflet, avec cette petite auréole argentée autour de mon visage, d’à peine 1cm et je me dis « mais, oui, tu fais bien, tes yeux s’illuminent il y a de l’éclat, ça pétille, c’est beau ». Après deux semaines d’attente, impatiente, je les vois…
Historique. 2 semaines auparavant, un matin, je me suis lavé et broché les cheveux. Je découvre à quel point ils sont fatigués. J’en pleure (encore une fois). « Cheveu, parle-moi de moi » est le titre d’un livre de Michel Odoul qui montre à quel point les cheveux parlent de nous et de notre état de santé et moral.
J’avais perdu ma maman un mois auparavant, une part de mon insouciance et ma joie de vivre étaient partis avec elle.
Est-ce le chagrin qui me fait basculer ?
Il n’est pas conseillé de prendre une décision importante lorsqu’on vit un deuil. Était-ce une décision importante ? Et bien, pour moi, oui !
Mais une décision qui était en latence depuis déjà un certain temps, bien avant ce chagrin. Qui m’a permis de me décider, car je voulais me connecter à moi-même, à mon essence, être libre des teintures tous les mois et des retouches tous les 10 jours (et oui, je ne supportais pas la moindre racine blanche).
Le temps fut long avant d’avoir toute cette crinière argentée, car je ne voulais pas couper. J’ai eu beaucoup de compliments sur mon physique et aussi, quelques réflexions désobligeantes, désagréables « Marisa, faut aller chez le coiffeur, non ? ». Tiens le coiffeur. Mon cher Éric (Éric Roman), toujours avec son regard juste et son sens aigu de l’esthétique, m‘a encouragé. C’est le premier qui m’avait dit « tu n’as pas pensé à te laisser pousser tes cheveux blancs ? Je suis sûr que cela t’irait très bien ».
Je suis soucieuse de mon image, c’est une de mes compétences professionnelles : accompagner et guider les gens qui sont à la recherche de leur image « vraie ».
Je prêche et je crois à la cohérence entre l’être et le paraître. Mes cheveux blancs, c’est moi !
En période de transition entre février 2019 et juin 2020, j’ai appris la patience et l’adaptation, la bienveillance envers moi-même et j’ai pu compter sur le soutien inconditionnel de mon chéri, mon premier supporter, de mes fils aussi.
À accepter le regard des autres, sans rentrer dans les standards.
Une dernière anecdote. Aujourd’hui, j’ai vu quelqu’un au travail que je pensais n’avoir jamais rencontré. Cette personne m’a dit : « mais si, nous nous sommes déjà rencontrés, à Malaga l’été 2020. Tu es Marisa, je me rappelle, car j’avais remarqué ta chevelure argentée et je m’étais dit que c’était très beau, cela m’a marqué... »
Cette personne est un jeune homme et cela m’a fait bien plaisir.
Cohérence, je vous dis…